Je ne sais plus quoi faire... [PV Sage Lucas]

Je ne vivais plus. J'étais comme une pauvre loque. Je n'avais plus le courage de me battre. J'avais des idées étranges dernièrement, et je ne voulais plus qu'une seule chose, disparaître. Partir, trouver un endroit ou personne ne pourra me retrouver. J'avais perdue ma joie de vivre, tous mes espoirs de vie normale étaient partis. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même.

Je ne voulais même pas repartir en mission, et surtout faire des cours aux jeunes mutants. Plus rien ne comptait maintenant. Je vivais avec mes idées noires, à la recherche d'aide, mais je ne montrais pas ma détresse. Je soupirais. J'étais dans le canapé de la salle de jeux, avachis dedans comme un tas. Les yeux vers la baie vitrée, j'étais perdue. Je me perdais. J'allais me perdre. J'étais perdue.

Et puis, j'avais tout changé. Je ne portais plus de short et de débardeur, mais je m'étais condamnée à vivre en noir et en pantalon et col roulé. Je ne voulais plus me montrer. Je ne pensais plus qu'à une chose, mourir.

Perdue dans mes pensées, je me rendis compte de la présence de Sage Lucas quand il me parla. Je ne savais pas quoi répondre. Que dire ? Je n'avais pas l'habitude de m'étaler sur ma vie, j'étais surtout connue pour ma joie de vivre, croquant la vie à pleine dent comme on dit, et maintenant, je pourrissais sur place. J'étais l'opposé de ce que j'avais été.

- J'ai connue mieux.

J'essayais de paraître rassurante, mais ma voix était tremblante. Bien que j'arrivais à me contrôler habituellement, là c'était impossible. Le contrôle de moi-même était impossible à ce moment, une larme roula sur ma joue. J'étais à la recherche de quelque chose. Une sorte de déclic pour sauver mon être, mon âme qui se mourrait.

Je soupirais. Toujours assise dans le canapé, recroquevillé sur moi-même. Rien ne pourrait me redonner le sourire. Plus rien ne me faisait sourire. Seule la tristesse était là et c'était bien dommage de vivre dans ce cercle vicieux. Mon regard était toujours dirigé vers la fenêtre. Vers cette fenêtre où là où la liberté pouvait exister. Je soufflais.

- Je veux bien un verre, un truc fort si vous avez sinon un verre d'eau suffira...

Je ramenais mes genoux à mon buste, posant mon menton sur mes genoux, à la recherche d'un certain réconfort. Je fermais les yeux, essayant de méditer, mais je les rouvris aussitôt. J'étais toujours hantée par cette scène. Dans cette chambre... Avec... Je devais me ressaisir, mais je ne pus m'empêcher de laisser un sanglot m'échapper.

- La seule chose, c'est que mon destin est incertain et que mon coeur est perdu au point de ne pas vouloir se battre...

Toujours le regard perdu vers la fenêtre, j'écoutais ce qu'il me proposa et acceptai un verre de brandy. Si seulement il y avait d'autres moyens que celui-là pour oublier. Je soupirais. J'avais un regard triste et mélancolique, plus rien ne me faisait sourire, même le plus joyeux des bébés pourrait perdre sa joie en étant avec moi.

- Je ne suis pas aussi forte que je ne le pensais. Quand j'étais là-bas, je ne faisais que me battre, mais maintenant j'ai l'impression de ne servir à rien d'autre et puis toutes ces choses, ces blessures, cette marque...

Je me mis à pleurer, mettant mon visage dans mes mains, je cherchais un petit réconfort. J'allais peut-être le trouver dans la boisson, mais je savais que ce n'était pas la solution, mais c'était ainsi. Les souvenirs m’assaillaient, je cherchais quelque chose auquel me raccrocher, mais je ne trouvais pas quelque chose de stable...

Spoiler:

Le couteau qui dessine votre chair, le froid qui caresse votre peau, la peur qui paralyse vos membres, la détresse dans laquelle on se trouve. Tant de choses que l'on n'a pas voulus. Je fermais les yeux, cherchant un échappatoire à tous ces souvenirs. Je soupirais.

- Je ne peux même pas me raccrocher à lui... Je ne le vois qu'en mission et... et...

Je ne laissais pas la fin de ma phrase sortir, pour la simple et bonne raison que je risquais de le mettre en danger si jamais je parlais de lui. Dans un sens, je l'avais un peu dénoncé en parlant de mission, mais on pouvait confondre avec d'autres personnes aussi. J'essayais d'arrêter mes larmes, mais je n'y arrivais pas pour le moment. Je me défis des bras de Sage et pris le verre de brandy, le buvant d'un trait laissant une grimace m'échapper. Pour être, il est bon.

- Il est très bon...

Je soupirais une nouvelle fois, si seulement je pouvais le voir juste une fois et qu'il me rassure...

Lui... Je ne savais pas vraiment ce que je ressentais pour lui, mais c'était bizarre... Je ne savais pas vraiment qui il était. On s'était rencontré plusieurs fois en mission, et tout ce n'était pas très bien passé, alors pourquoi voulais-je à tout prix le revoir ? Pourquoi j'avais l'impression qu'il me manquait ? Je soupirais, essuyant mes larmes. J'avais réussis à arrêter le flot de larmes qui coulaient. Je regardais Sage dans les yeux. Je me rendais compte, que je n'étais pas si proche que cela des mutants de Strange Academy. Il fallait que je remédie à cela... Sa question m'interpella. Je ne savais pas trop quoi dire.

- J'aime beaucoup de choses, c'est un peu compliqué... Disons que j'ai toujours aimé le risque et l'aventure, partir découvrir de mystérieuses choses. Je n'ai pas pus faire de nombreuses activités à cause de ma mutation, mais je suis surtout curieuse.

Je repensais à tout ce que j'avais vécut. Le goût du risque... C'était quelque chose de très important, j'aimais sentir l'adrénaline monter en moi. Mais maintenant, je ne savais que dire. Arrivais-je à faire ce que je voulais à présent ? Après tout ce que j'avais vécut, serais-je capable de surmonter les nouvelles épreuves ?