Déménagement (PV Matthew)

Une année... 365 jours... Que le temps passe vite. C'est avec une certaine nostalgie que je rangeais les affaires de ma chambre afin de me rendre dans ce qui serait toujours ma chambre. A présent j'étais un mutant confirmé. J'allais avoir des missions et des cours à faire, enfin tout le tralala de mon poste en fait. Je portais encore un carton à ma nouvelle chambre, mais au retour, je croisais un visage bien connu. Marylia... Je m'étais beaucoup rapproché d'elle. Elle était devenue une sorte de confidente, on se disait tout. J'avais été là lorsqu'elle avait apprit la disparation de son ami. Elle avait souffert et pleurée, mais je l'avais encouragée à aller de l'avant afin qu'elle ne tombe pas vers le bas. Elle était en train de transporter elle aussi ses cartons. Je me dirigeai alors vers elle pour l'aider.

- Attend je vais t'aider.

Je lui prenais doucement le carton de ses bras afin de lui apporter jusqu'à sa chambre. Je lui souris.

- Alors prête pour une nouvelle année ?

Le carton était lourd. J'avais bien fais d'aider Marylia. Elle se serait fait sûrement très mal à faire cela. Je lui souris, même si maintenant on était de bon ami, elle avait eut un peu de mal à me tutoyer, mais à présent, elle me parlait comme un ami de toujours.

- C'est normal. Je ne vais pas te laisser porter tous ces cartons toute seule.

Mine de rien, cela faisait bizarre de croire que j'étais un confirmé maintenant. J'aimais beaucoup mon statut d'élève. J'allais avoir plus de responsabilités à partir d'aujourd'hui. Et ce n'était pas ce que je préférais.

- Je dois dire que cela me fais... bizarre. J'avoue que je préférais être un élève. Les responsabilités, c'est pas trop mon truc.

Je la regardais dans les yeux. Ses paroles étaient touchantes, et c'était la vérité que je m'étais efforcé de refuser. Bien sur que je savais que l'on se verrait beaucoup moins, mais je ne voulais pas que cela entrave notre amitié... J'avais toujours trouvé Marylia forte et courageuse, je savais qu'elle y arriverait, même si le fait de se voir beaucoup moins était très difficile.

- Pour le moment, j'ai tout mon temps. Je ne suis pas encore très pris par mon poste.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Un sourire quelque peu nostalgique se dessina sur mes lèvres. Je passai ma main sur sa joue, dans un geste rassurant.

- Même en étant un mutant confirmé, je ne changerais pas vis à vis de notre relation. Et puis, je crois que si les missions ne sont pas trop dangereuses, je peux demander à avoir un élève afin de l'aider au terrain...

Je laissai ma phrase en suspens. Je suis sûr qu'elle allait comprendre.

Marylia me rendait légèrement triste. Je savais que nous allions avoir du mal à nous voir à présent. Enfin, je comptais la voir le plus possible, kit à passer la voir la nuit. Oui certains allaient se poser des questions, mais je ne voulais pas que nous réduisions nos entrevus à une ou deux pas semaine, voir par mois.

- On ferait une super équipe.

Marylia alla alors s'asseoir sur son lit. Elle reprit de plus belle avec mes missions seuls cette fois-ci. Elle se mit alors à pleurer. Attendri, je pris place à ses côtés. Je passai mon bras dans son dos, mettant ma main sur sa taille, pour la rapprocher de moi et la consoler. Je la serrai contre mon torse, mes doigts faisant un mouvement de haut vers le bas dans son dos.

- Ne t'en fais pas... Peu importe les épreuves, je survivrais pour te revoir. Je ne compte pas partir et ne jamais revenir. Nous sommes presque tout le temps en danger, les missions n'y changeront rien.

Je saisis alors son menton dans ma main, pour qu'elle me regarde dans les yeux. Je passai mon pouce sur sa joue, pour sécher ses larmes.

- Rien ne pourra nous séparer...

Puis je déposais un doux baiser sur son front.

Les yeux de Marylia brillait de tristesse. Je la vis rougir. Oh non, je ne voulais pas la mettre mal à l'aise devant moi. Il ne fallait pas qu'elle ai honte ou autre chose pour ses paroles. Elles étaient touchantes, et révélaient ce que je me refusais d'admettre. Le premier jour où j'ai vus Marylia, j'eus comme un boum à l'intérieur de moi. J'avais décidé de refouler ce sentiment après la disparition de son ami. Bien que j'aurais pus en profiter pour me rapprocher d'elle, je n'en avais rien fais, préférant l'avoir pour amie. Elle était importante pour moi, et je ne voulais pas la perdre.

Mes yeux plongés dans les siens, j'essuyais une dernière larme qui roulait le long de sa joue, pour mourir sur mon pouce. Elle était tellement belle. Ses longs cheveux tombaient en une gracieuse cascade dans son dos. Je passai l'une de mes mains dans sa chevelure, l'esprit perdu dans mes pensées, je baissai légèrement la tête. Mes lèvres proches des siennes. J'hésitais un instant à passer ce cap. Milles questions se bousculaient dans ma tête. Sans attendre mes interrogations, je déposai mes lèvres sur les siennes. Ses lèvres étaient douces. Ma main qui se situait sur sa joue descendit vers son cou, inconsciemment. Je me rendis alors compte de mon geste. Je reculai soudainement de ses lèvres.

- Excuses moi.. Je... Je n'aurais pas dut faire cela...

Je devais être rouge de honte.

J'avais apprécié ce geste, et je voulais recommencer, mais je ne le pouvais. Même si je pouvais l'embrasser une nouvelle fois, je ne le referais pas. Je ne savais pas ce qui m'avais pris, mais je lui avais manqué de respect, et comment j'avais pus lui faire ça. Non et non. Je l'avais embrassé sans avoir son approbation. Elle rougissait aussi. Elle mis alors sa main sur la mienne. Je la regardais alors dans les yeux. Elle cherchait ses mots. Elle avait l'air d'avoir du mal à formuler ce qu'elle voulait me dire. Je compris. Elle aussi était... Elle aussi avait des sentiments. Je ne sus trop quoi penser sur le coup. Je serrais alors sa main, avec douceur. J'avais envie de pleurer. De pleurer d'amour pour elle. Mon coeur allait se briser d'amour. Elle essaya en vain de formuler une phrase correcte. Pris dans un élan, je me rapprochai une nouvelle fois d'elle. Gardant toujours ma main dans la sienne, laissant l'autre se placer sur sa joue.

- Je crois que ce geste vaut toutes les paroles du monde...

Puis je l'embrassai une nouvelle fois, plus longtemps cette fois, l'embrassant avec amour et joie.

Un amour sincère et durable. Un amour fusionnel et passionnel. Une ange tombé du ciel. Une princesse sans château. Une déesse déchue par sa beauté. Une poupée de cire aux lignes parfaites. Une femme douce, magnifique, angélique. Des gestes gracieux. Une voix de cristal. Des yeux revolver. Une peau infiniment douce. Une chevelure brune en cascade. De la poésie au réel, il n'y avait qu'un pas, pourtant ce pas semblait géant à côté de ce que je ressentais vis à vis de Marylia. Je voulais écrire de la poésie sur sa peau, embrasser ses lèvres, jouer avec ses mains, faire de ses yeux des flammes. Je voulais qu'elle trouve le bonheur dans mes bras. Je voulais lui apprendre de nouveaux sentiments comme la sensation d'irréel. Plus rien ne comptait à part elle. Je ne pouvais pas expliquer se que mon coeur faisait, ni ce que ma tête voulait que je fasse, mais j'étais sûr d'une chose. Je l'aimais. Elle était ma déesse.

Et si on partait ? Si on fuyait notre vie pour partir dans endroit où seuls nos coeurs connaîtraient ce paradis ? Si on vivait au grand jour notre amour ? Si on abandonnait notre vie de reclus pour une vie où personne ne nous chercheraient à cause de nos mutations respectives ? Si on vivait libre ?

Mais tout cela était impossible. Même si je prenais ma forme mutante, je ne pourrais jamais privé Marylia de ceux qu'elle aime. Elle était ma moitié, et si ma moitié n'allait pas bien, je n'irais pas bien. Je la regardais dans les yeux, posant ma main sur son bras dans un geste rassurant. Je voulais de nouveau l'embrasser, encore et encore, jusqu'à être repus, ce qui serait sûrement impossible. J'aurais à présent beaucoup de mal à partir en mission... et si je restais ici, je risquais d'être le professeur de ma moitié.

- Je crois qu'il va m'être encore plus difficile de partir à présent.

Je me rapprochais d'elle, encore plus qu'avant, mes lèvres proches des siennes, mais hésitantes, je ne voulais pas qu'elle pense de mauvaise chose de moi.

Pourquoi s'attachait-on toujours aux personnes que nous savions que nous ne pourrons pas suivre ? Parce que dans un sens, je ne pourrais pas vivre tranquillement avec Marylia tant que nous ne serions pas tous les deux confirmés. Dans tous les cas, quoi qu'il se passe, je serais là pour elle. Même si je devais faire le tour du monde pour la retrouver, je serais toujours à ses côtés. Même la mort ne pourra pas nous séparer. Sa réponse me fit comme si on me plantait un poignard dans le coeur. Ses mots aussi innocemment prononcés soient-ils, me firent glacé mon coeur.

- Ne pense plus à cela... Je t'en prie.

Si nous continuions, sur cette voix, je risquais fort bien de me mettre à pleurer. Je ne voulais pas pleurer, bien que devant Marylia cela ne me dérangeait pas, mais il fallait ce montrer fort contre tout ce qui pouvait nous arriver. Pour nous deux.

Elle m'interpella. Je la regardais dans les yeux. Pourquoi sentais-je que j'allais avoir une sorte de révélation ? Elle me dit alors trois mots... Trois petits mots mais qui accomplissaient de si grandes choses. Quand à son baiser, je ne pourrais le décrire par des mots tellement il représentait de chose. Il représentait à la fois notre avenir, notre amour, notre vie. Ses lèvres étaient douces et sensuelles. Oui je l'aimais. Je l'aimais pour tout ce qu'elle était. Inconsciemment, l'une de mes mains glissa le long de sa taille, l'autre restant au niveau de sa nuque. Je ne voulais pas quitter ses lèvres, mais je m'y résous un instant, posant mon front contre le sien.

- Marylia, tu es l'une des personnes les plus extraordinaire que j'ai jamais rencontré. Sache que je t'aime, sincèrement. Je t'aime pour ce que tu es, tes qualités comme tes défauts...

Je l'embrassais une nouvelle fois, la serrant contre moi avec douceur.

Nous devions terminer de déplacer les cartons, et bien que cela était une obligation, j'en avais aucunement l'envie. Je préférais sans aucun doute la douceur des lèvres de Marylia ainsi que nos étreintes. Je la regardais se lever. Je voyais dans ses yeux qu'elle ne voulait pas bouger, aussi je me levais également, avant de l'amener à moi pour l'embrasser encore et encore. Je la serrais dans mes bras, la gardant contre mon torse. Mais je dus mettre fin à nos baisers.

- Je vais t'aider mon coeur... Je ne veux pas que tu te blesses en transportant les cartons...

Je descendais ma main vers la sienne, avant de l'entraîner en dehors de la chambre, allant en direction de l'autre. En chemin, nous croisâmes plusieurs élèves et mutants, mais une personne retint mon attention. Reina Makkuro. Elle était là, et avançait dans notre direction.

Je suivais Marylia pour l'aider à déménager les derniers cartons qu'il restait dans sa chambre. Sa réplique me fis sourire, aussi je déposais un baiser doux et tendre sur son front avant de lui répondre.

- Oh je me doute qu'un carton ne blesse pas... Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver.

J'avais un sourire taquin sur les lèvres, mais dans mes yeux ne brillait que l'amour que j'éprouvais pour cette femme. Je comptais passer une bonne partie de ma vie, si ce n'est pas ma vie entière. Au final, avec du recul, les changements de classes n'étaient pas si sympathique qu'ils en avaient l'air. J'allais être séparer de Marylia alors que je l'aimais plus que tout. Je regardais par la suite la mutante confirmée qui venait d'arriver. Ses paroles étaient directes, et très compréhensibles.

- Tout comme le preux chevalier a trouvé sa déesse...

Je soutins de mon mieux le regard de la Reina Makkuro. Je la respectais, mais maintenant on était au même niveau. Cela allait être différent. Elle m'indiqua qu'elle avait des missions spéciales à me proposer.

- Je suis prêt pour n'importe quelles missions.

Une question me démangeait. Je voulais vraiment la poser. Aussi je me lançais.

- Est-ce que je pourrais emmener Marylia en mission avec moi ?

Je serrais Marylia contre moi, comme pour la rassurer que quoi qu'il pouvait se passer, je serais toujours là pour elle. Elle avait mon âme et mon coeur, alors je mourrais pour elle, et vivrais pour la même cause. Je me sentis un peu rabaissée devant les paroles de Reina Makkuro. Seulement, je ne montrais rien. J'étais un confirmé à présent, et je ne devais pas me laisser avoir par mes sentiments. Je ne dis rien, de peur de dire quelque chose que je regretterais plus tard. La mutante annonça qu'elle allait nous laisser. Elle chuchota quelque chose à l'oreille de ma bien-aimée. Après qu'elle eut finit, je déposais un baiser sur les lèvres de Marylia, en gage d'amour.

- Peu importe, quelques soit les missions, je vivrais pour toi mon amour...

Je la serrais un peu plus contre mon torse, comme pour la protéger.