Agression nocturne (Circée & Derek)

Il était tard, très tard. J'étais seule à NewGen, comme d'habitude. Tous les employés étaient partis depuis plusieurs heures déjà. Mais moi j'aimais mon laboratoire, j'y passais bien plus de temps que dans mon petit deux-pièces à deux pâtés de maisons des laboratoires. Il fallait avouer que mon appartement était bien moins attrayant que mon laboratoire privé de haute technologie et ultra-sécurisé.

Néanmoins mes patrons ne partageaient pas mon point de vue, et jugeaient que travailler toute la nuit nuirait à mes capacités intellectuelles. C'était des idiots évidemment, mais ils restaient mes supérieurs et je n'avais pas vraiment le choix. Je m'estimais déjà heureuse qu'ils m'autorisent à rester si tard.

Comme j'étais seule et que l'entrée principale était fermée depuis bien longtemps, je devais quitter l'enceinte de NewGen par une petite porte de service adjacente à une sombre ruelle inhabitée. On m'avait signalé que je devais quitter les lieux avant trois heures du matin, sans quoi je resterais enfermée ici jusqu'à l'arrivée des premiers employés qui signaleraient mon infraction. Alors je serais licenciée, ce qui veut dire à NewGen qu'avec le poste de haut niveau que j'ai, il m'arrivera un accident... histoire que je ne révèle aucunes informations...

La mort précipitée ne me tentait pas, alors je quittais l'enceinte à trois heures moins cinq, comme d'habitude. J'entrais les différents codes ouvrant la porte de service et la verrouillait derrière moi. Je me rend alors compte que j'ai oublié mon manteau à l'intérieur. Il ne fait pas très froid de toute manière, et je ne peux plus rentrer dans le bâtiment, et puis je ne vis pas très loin, je ferais sans... Ma blouse blanche me procurait de toute manière un minimum de chaleur. D'un pas rapide, je m'empressais de quitter l'étroite ruelle dans laquelle je me situais encore.

Le chasseur qui suit sa proie... la traque commence.
La nuit était noire ce soir ce qui me convenait parfaitement. Cela rajoutait une ambiance des plus sinistres et j'en souriais d'avance.
J'attendais, tapis dans la ruelle que ma victime sorte. Mes renseignements m'avaient indiqués qu'elle restait très tard dans les labos... mais j'avais tout mon temps. Je la vis sortir enfin.
°Et elle cherche vraiment à mourir...°
Se balader de nuit près des labos avec une blouse... Cette fille ne devait pas connaître les mutants de BP. Je descendis du promontoire où je me planquais et allais vers elle. Je ne me cachais jamais des victimes, je n'attaquais pas par derrière. Ce que je voulais c'était voir leur regard affolé avant de mourir. Je m'avançais jusqu'à n'être plus qu'à deux mètre d'elle.
- Tu provoque la mort Circée Adams... A croire que la vie t'est complètement égale... Les scientifiques de New Gen sont donc stupides à ce point ?

Un homme se détacha de l'ombre et s'avança vers moi. Pourquoi avais-je l'étrange impression que j'avais des ennuis ? Mais parce que c'était le cas, évidemment. Il s'avança vers moi, gardant quand même une certaine distance. Il bloquait le passage, je ne pouvais plus rentrer dans NewGen. J'étais prise au piège. Enfin, peut-être ne me voulait-il aucun mal... Non c'est faux. Croiser un type dans une ruelle déserte à trois heures du matin n'a rien d'anodin. Il m'attendait.

- Tu provoque la mort Circée Adams... A croire que la vie t'est complètement égale... Les scientifiques de New Gen sont donc stupides à ce point ?

Cet homme connaissait mon nom, mon travail et NewGen. Il n'y avait pas d'erreur, il était là pour moi. Il faisait sombre, mais il était assez proche de moi pour que je le reconnaisse. Jamais je ne l'avais vraiment rencontré, mais sa photo était affichée à NewGen. Une photo accompagnée d'une annonce qui stipulait que c'était un homme dangereux. Le directeur de BP. Celui qui était surnommé au laboratoires le Tueur Fou.

Cet homme avait tué nombre de mes collègues, et incitait une bande d'illuminés à faire de même. Je n'en vois pas vraiment la raison d'ailleurs. Moi je sais jute que le point commun de ces gens est qu'ils ont tous été sujets au sérum. J'ai d'ailleurs entendu dire que certains le prenaient assez mal, mais je ne vois pas pourquoi. Tout le monde était volontaire pour être cobayes, ils avaient tous conscience des risques, alors pourquoi s'en prenaient-ils à nous les scientifiques ?

J'avais aussi une théorie. Je ne faisais les injections que depuis peu de temps, et les gens prétendaient tous qu'ils étaient là contre leur gré. Mes supérieurs affirmaient que c'était à cause des calmants, qui provoquaient des hallucinations. Et si on m'avais mentie ? Et si les "calmants" n'avaient jamais existé ? Ce ne serais pas la première fois qu'on ne me disait pas toute la vérité, et je pense même que cela ne me surprendrais pas. Quand on connait la nature humaine, on est prêts à tout pour l'améliorer, pas vrai ? Et puis celui expliquerait le comportement de ceux qui se nomment les "mutants". Voilà pourquoi ils nous en veulent tellement...

Je regardais l'homme en gardant mon calme. Jamais je n'avais appris à réagir face à ce genre de situations, et j'ignorais comment réagir.

Derek Zarod... Il me semble que tu provoques bien plus la mort que moi. Toi tu détruits la vie alors que moi je n'aspire qu'à l'améliorer. Et dans cette histoire, ce serait moi la plus stupide de nous deux ? Permets-moi d'en douter...

Je m'étonnais de mes propres paroles, assez fière de garder mon sang-froid. Devrais-je avoir peur ? Sûrement mais ce n'était pas le cas. Ma foi en la science était plus forte que cela. Et elle me rendait forte en même temps.

Elle me connaissait. Moins drôle... Mais cela m'évitait les présentations inutiles.
- Si tu sais qui je suis, tu devrais savoir que la vie s'arrête là pour toi.
Je me rapprochais, mon poignard en main mais je ne comptais pas l'utiliser tout de suite.
- Je ne détruis pas la vie... Je détruis la vie des scientifiques, nuance. Parce que vous avez détruits nos vies à nous les mutants, alors c'est à vous de payer maintenant.
Je déclenchais mon pouvoir sur elle. C'était ma partie préféré. Retourner ce qu'ils m'avaient injecté contre eux.
°Le jeu commence°

- Si tu sais qui je suis, tu devrais savoir que la vie s'arrête là pour toi.

Derek me prenais pour une enfoirée de première, et je sais que rien ne le fera changé d'avis à mon sujet. Je vais mourir ? Oui sûrement, mais je mourrais en restant celle que je suis, et pas en l'implorant, en me faisant passer pour une scientifique naïve de bas niveau. J'affichais un petit sourire. Un sourire narquois. Oui étrange pour une fille qui sait qu'elle avoir droit à une mort lente dans une ruelle sombre. Mais qu'importe, au moins je résoudrais un mystère de plus, je saurais ce qu'il y a après la mort.

La vie... Mais qu'est-ce vraiment que cela Derek ? Ma conception de la vie est différente de la tienne, et pour cette raison j'accorde peu d'importance à la mienne.

- Je ne détruis pas la vie... Je détruis la vie des scientifiques, nuance. Parce que vous avez détruits nos vies à nous les mutants, alors c'est à vous de payer maintenant.

Je soupirais. Pourquoi les êtres étaient-ils tous si cons ? Pourquoi ne voyaient-ils pas le monde comme moi je le voie, en s'inspirant dans une grande et noble cause, au lieu de s’apitoyer sur leur sort le regard tourné vers le passé ? Cette bande d'ignorants me déprimais au plus au moins, et j'étais consternée par tant de bêtise.

Regarde comme tes paroles manquent de logique. Selon toi une vie est une vie, mais elles n'auraient pas toutes la même valeur ? La vie des scientifiques n'a selon toi aucune importance puisque tu te permets d'y mettre fin. Tout cela pour ta seule soif personnelle de vengeance ? La nuance de tes propos n'existe pas, tu la définie toi-même mais en aucun cas ce n'est une vérité générale... Nous n'avons détruits aucunes vies Derek, nous contribuons à améliorer la nature irrationnelle de l'homme, ni plus ni moins.

Je ne sais pas pourquoi je prenais la peine de lui expliquer tout cela, alors que je savais déjà qu'il ne comprendrais pas. J'aime croire que les gens peuvent changer, mais un crétin hérétique dénué de toute peut-il vraiment changer ? J'aimerais le croire, mais cela défit la nature même de la logique.

Je sentis une vive douleur monter d'un coup en moi. J'avais lu son dossier, jugeant utile de me renseigner sur le profil des assassins récidivistes. Le sérum avait développé chez lui la capacité de généré une torture mentale. Et il s'en servait contre moi. Je posais une main contre le mur, pour maintenir mon équilibre. Je serrais les dents pour ne pas lui donner la satisfaction de m'entendre crier. Lorsque je jugeais que la douleur devenait supportable, je le regardais avant dire quelques paroles d'une voix saccadée.

Vas-y venges-toi... Tu en meurs d'envie... La vengeance t'apporteras sans doutes une satisfaction durant un cours laps de temps... Mais après ? Crois-tu que tu en seras plus heureux ?...

Du blabla encore et encore... Qu'est ce que certains scientifiques pouvaient être chiants avec leurs discours stupides et idéalistes. J'en avais vraiment marre de l'entendre alors j'augmentais la puissance de mon pouvoir, rendant la douleur plus forte, encore plus insupportable.
- Je ne sais pas ce que je serais après... et je m'en fous.
Pour le moment tout ce que je voulais c'était tuer tout les scientifiques. Je me foutais de ce que je penserais une fois ceci fait, je savais juste que je ne regretterais rien, jamais.
Je m'approchais encore d'elle, lui décrochant un coup de pied dans l'estomac avec force.

Je sentis la douleur mentale augmenter d'un coup, et je compris que j'ai, comme souvent, raison. Comment un aveugle pouvait-il voir ce que je cherchais à lui montrer ? Il ne le pouvais pas, car cela défiait les lois de la nature. Cet homme assimilait tellement de rancoeur depuis tant d'années qu'il ne pouvait plus à présent que rester un crétin illuminé abrutit par la haine.
La douleur était intense, j'avais l'impression d'être enfermée dans un étau, comme si je m'étouffais. Je peinais à respirer, et ma vue se brouillait légèrement. M'appuyant pleinement contre le mur, je laissais échapper un petit gémissement de douleur.

Je distinguais néanmoins celui qui avait tué tant de mes collègues s'avancer vers moi. Le coup de pied qu'il m'administra me bloqua le souffle, et je reculais de quelques pas pour ne pas m'effondrer sur le sol. Si je savais que j'étais condamnée à mourir ici, seule dans cette ruelle à trois heures du matin, je ne voulais pas mourir sans m'être battue pour cette vie, je ne voulais pas rendre mon dernier souffle avec le remord de penser que j'aurais pu être plus forte, je ne désirais pas mourir comme une lâche.

Et bien vas-y tortures-moi, tues-moi si bon te chantes.... Tu ne vaudras pas mieux que ceux que tu détestes.

Et je l'encourageais en plus ! J'avais déjà entendu parler de la sollicitation paradoxale, où les gens avaient un tel esprit de contradiction qu'ils faisaient l'inverse de ce qu'on leur disaient de faire, et que pour cette raison nous disions l'inverse de ce que l'on souhaite qu'ils fassent. En revanche, je crains que ce genre de technique ne marche pas sur cet homme. Derek n'agissait que sous le coup de ses impulsions, peu importe ce qu'on lui dit.

Un sourire en coin apparu sur mon visage tandis que je me rapprochais.
- Si ça me chante... mais c'est bien ce que je compte faire : te tuer.
Je lui lançais un coup de poing violent au visage qui la fit tomber par terre. Puis j'utilisais à nouveau mon pouvoir d'une puissance atteignant presque une douleur capable de faire mourir...
- Je dois avouer que je suis tout de même étonné... La plupart des autres scientifiques pleurnichent, gémissent ou implorent... Et toi tu continue à me tenir tête...
Je lui donnais un nouveau coup de pied dans les côtes puis un au visage. Le sang commençait à s'écouler, mais j'allais encore jouer un peu avant de l'achever...

Bah voyons... Il comptait me tuer, comme si je ne l'avais pas deviné toute seule... Mais n'avez-vous jamais remarqué que les criminels éprouvaient toujours cette nécessité presque convulsive pour clamer haut et fort leurs intentions ? Comme si ce n'était pas assez évident comme cela qu'il voulait me tuer, il fallait qu'il l'affirme de vive voix, comme si je n'avais pas bien compris... Ou bien peut-être me prenait-il pour une idiote avec qui il fallait tout clarifier. Mais je doutais que ce soit le cas, ou bien ce serait lui l'idiot. J'étais une scientifique, mon cerveau a été programmé afin d'analyser toutes les situations, mes capacités intellectuelles étaient bien plus élevés que la normale, et par conséquent je n'avais pas besoin qu'on me précise qu'on allait me tuer lorsque je me retrouve seule la nuit dans une ruelle avec un type fanatique tsss...

Je n'eu pas le temps d'esquiver son poing, qui me frappa au visage. La violence du choc me fit perdre mon équilibre précaire et je tombais en arrière sous l'impact. le bitume était froid, mais cette fraîcheur me faisais le plus grand bien, étant donné que la douleur avait augmenté je le sentais la température de mon corps. Derek utilisa de nouveau son pouvoir sur moi avant que je ne puisse bouger. J'avais étudier son dossier, et je savais qu'il était impossible de parer ce don. Cette fois la douleur était beaucoup plus intense, beaucoup plus vive et insupportable. Je ne parvenais pas à retenir un cri de douleur. Mes mains cédèrent et je tombais complètement sur le sol. La douleur était si puissante que je ne criais plus, j'avais trop de mal à respirer pour ça, à tel point que ses coups ne me firent pas beaucoup d'effet.

J'avais entendu ses paroles, et lorsque la douleur fini par cesser, je repris mon souffle quelques instant. Je sentais le goût du sang dans ma bouche et le liquide chaud coulait sur ma peau, lentement, comme pour me narguer.

Je ne suis pas... comme les autres scientifiques.

Je la regardais, écroulée par terre, le visage en sang. Une étape avant la mort : celle de la souffrance. Sans arrêter mon pouvoir, dont j'augmentais encore petit à petit la puissance sans pour autant le rendre tueur, je lui fis de profondes entailles sur l'ensemble du corps. Le sang ne sortait maintenant plus qu'au visage : il coulait de partout.
- Prépare toi à rejoindre la mort Circée Adams...
Il ne me restait plus qu'à lui donner maintenant le coup de grâce. Je fixais les yeux de ma victime une dernière fois, d'un regard assassin.

J'avais mal. Très mal. Son pouvoir était puissant, trop sûrement. Un pouvoir qu'il aurait pu, s'il l'avait voulu, utiliser pour faire progresser l'humanité plutôt que pour assouvir ses désirs de vengeance. Quel égoïste ! Les scientifiques autrefois chargés de lui avaient été des crétins ! Cet homme représentait un danger pour le dessein auquel nous aspirons. Et ces abrutis l'ont laissés filé au lieu de le supprimer. Bande d'idiots... Maintenant ce cobaye était devenu trop puissant, incontrôlable. Bien trop nuisible pour le monde.

Je sentais le liquide chaud se répandre sur ma peau glacée. Je compris qu'il m'entaillait la chair, mais pourtant la torture mentale avait engourdi mes sens, si bien que le surplus de douleur faisait qu'au final je ne la sentais plus. C'était une sensation difficile à définir. Comme si j'étais paralysée alors que je pouvais toujours bouger. Comme si j'étais morte alors que je pouvais toujours respirer. Pour l'instant. Je sentais le liquide vital s'écouler de mes veines. Je l'imaginais se répandre sur le sol. Ma tête tournait. Mince c'est moi ou il y a deux Derek ?

- Prépare toi à rejoindre la mort Circée Adams...

Sa voix résonnait comme l'écho. La sentence qu'il venait de prononcer me fit ouvrir grand les yeux. Non ! Réagis Circée, merde ! Je ne redoute pas la mort, seulement je ne veux pas la trouver avant d'avoir finis ma mission ici. Je ne veux pas laisser derrière moi une tâche inachevée ! Je ne veux pas que le premier abrutit s’approprie mes recherches et récolte les fruits de mon travail. Comment m'en sortir vivante ? Je gisais à ses pieds, couverte de mon propre sang... Pouvais-je vraiment survivre à cela ?

Je cherchais un moyen de me tirer de cette situation. J'étais trop faible pour me relever, trop faible pour le tuer. J'étais foutue. Gémissant, je remarquais alors qu'il s'apprêtait à me porter le coup fatal le stylo qui avait glissé de la poche de ma blouse. Il était juste à côté de ma main. Juste un petit effort à faire... Un stylo pouvait-il me sauver ? J'en doutais, mais j’espérais au moins lui laisser un souvenir de moi... Je ne saurais dire comment j'ai fait pour attraper l'objet. Ma volonté de survivre me perdit de lever le bras et de planter le stylo dans sa cheville avec la force qui me restait. Je restais accrochée à mon arme de fortune comme une ventouse, ne la lâchant pas, l'enfonçant le plus que je le pouvais entre l'os et le tendon. Je n'étais pas dupe, un stylo dans la cheville n'a jamais tué personne, mais je ne voulais pas mourir sans lui avoir fait comprendre que je n'étais pas aussi conne que les autres scientifiques, à attendre sans agir que la mort m'accueille.

Alors que j'allais l'achever, elle me planta un stylo dans la cheville. Je m'écartais secouant mon pied. Non pas que j'avais mal, je ressentais juste des sortes de picotements.
- Combattante jusqu'au bout... j'admire ton courage.
Je relevais de nouveau ma lame pour lui porter le coup fatal.
- Adieu.
Et juste au moment où j'allais l'achever mon portable sonna.
°Putain c'est pas vrai...°
L'appel insistait aussi je soupirais et lui dis.
- Exécution décalée de quelques minutes...
Je lui lançais un coup de pied dans la mâchoire pour être sur qu'elle ne tente rien le temps que je réponde. Je vis le numéro et fonçais les sourcils.
°Quoi encore ?°
Je décrochais et écoutait la personne au bout du fil m'expliquer la situation.
- Bandes d'imbéciles ! Vous n'avez rien fait pour empêcher ça ! Je ne vous laisse pas l'académie pour que vous vous montriez inutiles ! Il y a beaucoup de dégâts ?
Je soupirais. La c'était vraiment une situation critique. Pourquoi il avait fallu que ça arrive maintenant ? Je raccrochais et me penchais vers Circée Adams pour lui dire.
- J'aurais voulu rester plus longtemps mais j'ai une urgence à régler... alors je vais te laisser...
Je plantais rapidement mon poignard à l'emplacement du coeur et me relevais.
- Je te laisse sur le trottoir, tes copains te découvrirons demain. Désolé de cette mort si peu soignée mais je dois vite rentrer...
Je rangeais mon arme et repris vite la direction de BP. J'espérais vraiment qu'il n'y avait pas de dégâts importants.

J'avais envie d'hurler. Je l'aurais fait, si j'avais pu. Mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas hurler de peur, hurler de douleur, mais hurler de rage. Ce type m’horripilait jusqu'au plus profond de mon être. Sa voix me donnait envie de vomir, son attitude m'exaspérait au plus haut point. Et savoir que j'étais impuissante face à lui était le plus frustrant pour moi. J'étais presque déçue que le stylo ne lui ai fait aucun effet, mais dans un sens je m'y attendais, je voulais juste gagner un peu de temps.

Je voyais la dague au-dessus de moi, et les reflets de la lame m'éblouissaient. Savoir qu'un petit objet comme celui-ci pouvait mettre fin à une vie était assez étrange, surtout lorsque s'agissait de la mienne. J'entendis un son désagréable, que j’identifiais par la suite comme une sonnerie. Il allait me tuer, et il répondait au téléphone ! Si me tuer était une chose, j'aurais aimé que mon agresseur accorde tout de même un peu plus d'attention à ma mort !

Les paroles que j'entendais me semblaient incohérentes, mais je ne cherchais pas vraiment à les comprendre. Je retenais juste que l'autre crétin semblait furieux. Tant mieux. J'espérais que ce coup de téléphone lui avait au moins autant pourri sa journée que le rencontrer avait pourri la mienne. Je n'avais pas l'habitude d'avoir des pensées violentes, néfastes et macabres, et tout ce que mon esprit imaginait de faire à cet enfoiré me surprenais moi-même et me faisait presque peur. A tel point que j'étais presque heureuse de ne pas pouvoir bouger pour faire tout ce dont je rêvais qu'il subisse, car cela aurait fait de moi le même monstre que lui. Presque heureuse. Car si je l'aurais pu, je n'aurais pas hésité à le faire souffrir. Si nous avions été en terrain d'égalité...

Il se pencha sur vers moi, et je retenais ma respiration, comme si je refusais de respirer le même air que cet ordure.

- J'aurais voulu rester plus longtemps mais j'ai une urgence à régler... alors je vais te laisser...

Nous sommes ... bien plus que tu ne peux l'imaginer, Zarod... D'autres... achèveront mon travail...

Je sentis la lame pénétrer ma chair, traverser mes os. La douleur était intense, mais brève. l'image de l'autre con s'effaçait peu à peu de mon champs de vision. Il était parti. Je fermais les yeux, et perdis connaissance, me vidant seule de mon sang je sentais la vie me quitter lentement.